Depuis que l’accord de Paris pour le climat a été signé en 2015, le monde est à la recherche d’alternatives pour aider à réduire l’empreinte carbone. La technologie blockchain est une des solutions qui sont envisagées pour atteindre cet objectif. Mais quel est exactement l’impact de la blockchain sur l’environnement ?
Dans cet article, nous allons examiner l’impact réel de la blockchain sur l’écologie et nous allons nous pencher sur les alternatives à la preuve de travail (preuve d’enjeu, preuve d’enjeu déléguée…) qui sont mises en œuvre par certaines plateformes.
Qu’est-ce que la Blockchain ?
La blockchain est une technologie qui permet un stockage et une transmission sécurisés des données sur des réseaux distribués. En tant que technologie décentralisée, la blockchain offre une façon de transférer des informations et des fonds sans intermédiaire, ce qui signifie qu’il n’y a pas de tiers de confiance (une banque, par exemple) entre les parties.
La blockchain est souvent associée à la crypto-monnaie, car elle est généralement utilisée pour stocker et partager des informations sur les transactions numériques. Les transactions sont cryptées et chiffrées de manière sécurisée, ce qui signifie qu’elles ne peuvent être modifiées qu’une fois qu’elles sont enregistrées.
Depuis sa création en 2008, la blockchain a connu une adoption croissante. Elle est même considérée aujourd’hui comme l’une des technologies les plus prometteuses de l’ère numérique.
Focus sur le Bitcoin
Comment parler de la Blockchain sans mentionner les crypto-monnaies et, plus particulièrement, le Bitcoin ? Il s’agit de la reine des crypto-monnaies et a été lancée en 2009. Elle est maintenant utilisée en tant que monnaie numérique pour acheter et vendre des biens et services.
Le Bitcoin est connu pour être une forme de monnaie décentralisée et anonyme qui permet aux utilisateurs d’effectuer des transactions sans avoir besoin d’un tiers de confiance. Les transactions sont sécurisées par le cryptage et sont enregistrées sur une blockchain publique.
La capitalisation boursière totale des crypto-monnaies s’élève actuellement à plus de 460 milliards de dollars, et le Bitcoin représente environ 60 % de montant.
Focus sur l’Ethereum
L’Ethereum est une technologie Blockchain open source qui permet aux développeurs de créer et déployer des applications décentralisées sur un réseau public. L’Ethereum a été lancé en 2015 et a été le premier réseau à être construit sur la technologie Blockchain. Il a été conçu pour être un environnement décentralisé et programmable qui permet aux développeurs de créer et déployer des applications intelligentes (chatbots, assistants à base d’intelligence artificielle…).
L’Ethereum a également été le premier à introduire un jeton numérique, connu sous le nom de jeton Ether, qui est maintenant la deuxième plus grande crypto-monnaie par capitalisation boursière, derrière le Bitcoin.
Quelles sont les différentes technologies de la Blockchain ?
Les technologies de blockchains peuvent être classées en plusieurs catégories (source : CNRS) :
- les blockchains publiques qui sont des réseaux ouverts où n’importe qui peut participer et où les données sont généralement publiques ;
- les blockchains de consortium sont des réseaux semi-privés où seuls les membres du consortium peuvent participer et où les données sont en général en accès limité aux membres (mais elles peuvent être éventuellement lisibles publiquement) ;
- les blockchains privées qui sont des réseaux fermés où une seule entité contrôle le réseau et où les données sont généralement privées.
Comment la blockchain impacte-t-elle l’écologie ?
Le principal problème environnemental associé à la blockchain est le fait qu’elle soit basée sur la preuve de travail, un mécanisme qui sécurise les transactions afin de les rendre infalsifiables. Ce dernier demande aux utilisateurs de résoudre un algorithme de cryptographie complexe, qui prend du temps et de la puissance de calcul. Cette solution permet de s’assurer que seules les transactions sécurisées sont ajoutées à la blockchain.
Ce système nécessite l’utilisation de puissants ordinateurs pour résoudre des problèmes mathématiques complexes. Cela consomme beaucoup d’énergie et contribue à l’émission de gaz à effet de serre.
De plus, le fait que la blockchain est décentralisée signifie qu’il n’y a pas de contrôle central sur son utilisation et que des mineurs (ceux qui confirment et valident les transactions sur la blockchain via leur matériel de calcul) peuvent choisir de miner des monnaies cryptographiques pour leur propre profit, ce qui ajoute à la consommation d’énergie. À titre d’information, le Bitcoin consommait près de 138 térawatt-heure (TWh) en 2022, soit 0,62 % de la consommation mondiale d’électricité !
Quels sont les alternatives à la preuve de travail ?
Heureusement, il existe des solutions pour réduire l’impact environnemental de la blockchain. La première est la preuve d’enjeu (PoS), un système qui ne nécessite pas l’utilisation de puissants ordinateurs pour résoudre des problèmes mathématiques complexes. Au lieu de cela, il repose sur des preuves de propriété.
Les plateformes blockchain qui utilisent la preuve d’enjeu sont conçues pour récompenser les propriétaires de monnaies cryptographiques pour leurs contributions à la blockchain. Cela signifie qu’ils n’ont pas besoin d’utiliser autant d’énergie et qu’ils peuvent contribuer à la blockchain sans avoir à consommer autant d’énergie.
Une autre solution est la preuve d’autorisation, qui est un système qui repose sur une entité centrale pour autoriser l’accès aux données et à la blockchain. Cela signifie que la blockchain n’est plus décentralisée, mais qu’elle est contrôlée par une entité centrale. Cela réduit la quantité d’énergie consommée pour maintenir la blockchain, mais cela signifie également que la blockchain n’est plus aussi sécurisée et transparente qu’elle ne l’était auparavant.
Enfin, il existe des solutions qui combinent la preuve de travail et la preuve d’enjeu pour créer des systèmes plus énergétiquement efficaces. Ces systèmes sont basés sur des mécanismes de consensus hybrides qui limitent la quantité de travail nécessaire pour résoudre les problèmes mathématiques complexes et récompenser les propriétaires de monnaies cryptographiques pour leurs contributions à la blockchain.
Quel avenir pour la Blockchain en 2023 au niveau de l’écologie ?
Ce que l’on peut dire aujourd’hui, en 2023, c’est que cette technologie a manifestement un impact négatif sur l’environnement en raison de la quantité d’énergie nécessaire pour maintenir le système en place.
Cependant, il existe des solutions pour réduire l’impact environnemental de la blockchain, telles que la preuve d’enjeu, la preuve d’autorisation et les mécanismes de consensus hybrides. Ces solutions sont conçues pour réduire la consommation d’énergie et encourager les propriétaires de monnaie cryptographique à contribuer à la blockchain.
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